Compte rendu EPT Barcelone
C’est avec une immense joie et un indescriptible bonheur que je vais tenter de vous délivrer mes impressions à chaud « jour après jour » sur mon parcours à l’EPT de Barcelone.
Vivre un tournoi EPT ou WSOP c’est parcourir un panel très vaste de sentiments, de techniques et de coups. Je vais tenter de partager avec vous ce long combat de 4 jours que j’ai vécu à Barcelone, ces hauts et ces bas (plus de haut que de bas, je dois l’avouer) et les sentiments qui m’ont guidé tout au long de mon parcours.
JOUR 1 :
Après un début de journée difficile, j'ai lutté avec un petit tapis pendant 4level en 'grindant' petit à petit en ne risquant jamais tout mes jetons.
J'ai lutté entre 6000jetons et 15000 toute la journée. Après une pause bouff’ avec d'autres membres de la team (Alexia Portal, Nicolas Levy) et Brice Cornut, j'étais ressourcé et motivé.
Dès ma 1ere main du retour, je relance au hijack 750 avec 10dJd le bouton me sur relance à 2750, cela sentait le reraise classique du bouton en mode 'resteal' j’ai donc suivi
flop Q's99's je check-raise sa mise de 3000 allin en risquant tout mon tapis.. Mais lui aussi risque tout son tournoi ayant un tapis équivalent.
J’ai pas l'habitude de montrer mes bluff's mais là je voulais provoquer l'adversaire parce que je le sentais fébrile.
2 coups + tard je touche 10J denouveau et ce même joueur relance ma blind de 300 à 700, je paie.
Flop Jd8h'd4'd je check il mise 750 et je paie - turn 7'h je check il mise 2000 je paie - river 9x
je reprend la main et je mise 6000, après une mûre réflexion, sans doute affecté par son ego mais aussi influencé par le cinéma que je lui fais je dois bien l'avouer..
Il finit par me payer.
Je commence à enfin runner good, je gagne une succession de coups gagnant en à peine 2tours en touchant une couleur contre une couleur inférieure (dream),
en gagnant un coup où j'ai joué un AK comme si j'avais la pair d'as, à tel point que quand mon adversaire, Brice Cornut a fini par coucher sa paire de 9, lui ai garanti avoir eu AA en étant convaincu moi-même de l'avoir bien eue.
Je suis à 50000 jetons, il ne reste plus que 2niveaux et on revient pour le day2 en position confortable.
J'ai tout d'abord retravaillé mon image à la table en foldant 3tours d'affilés,
Puis arrive un coup clef qui a cassé mon run jusqu'à la fin de la journée.
Sorel Mizzi (Zangbezan sur ps) arrivé depuis 3tours à la table avec un gros tapis relance mon blind de 600 à 1800 en utg+2 ,
à sa droite,au hijack Brice Cornut (qui revient de sa table final du partouche poker tour de Cannes), et par ailleurs chip leader du tournoi avec 70k paie
Au bouton, un joueur 'tight passive', (joueur français qui a réussi à atteindre la final au PPT aussi), avec 15000 de jetons paie aussi.
Je trouve QK au BB, Je ne suis pas un amateur de Squeeze play preflop mais là faut dire que j'ai là une situation parfaite de squeeze
Suite à une action menée par Sorel Mizzi qui est un joueur qui ouvre avec un large éventail de mains, avec des tapis profond c'était le moment d'en profiter.
Je décide donc de sur relancer à 5800 soit 4000 de mieux, les 3joueurs me paient! Il y a presque 25000 dans le pot.
Flop 556 - 1er de parole je mise 12000, Sorel hésite 5bonnes minutes et folde JJ, Brice hésite 2bonnes minutes et folde 88, et le joueur français du bouton me paie de son tapis de 7500 avec AJ.
Au passage, vous apprécierez son paiement avec AJ avant le flop avec tellement d'action preflop, il n'a pas eu peur de se retrouver contre des mains supérieures comme AK-AQ-QQ-KK!
Je perds 10000 jetons avec AQ contre AK, et je termine la journée à 60% du tapis moyen et proche de 25BB avec 19 300 jetons.
JOUR 2 :
Je me retrouve à une table avec des gros tapis et des joueurs expérimentés tel que Robert Mizrahi ou Surrinder Sunnar.
Je me rends vite compte que mon tapis de 19 000 est très faible, et qu'il va falloir prendre mes responsabilités en prenant des risques.
Robert Mizrahi relance au cutoff sur mon blind, je paie avec 10d Qd.. Flop JxKx2d , je checke raise allin et il me paie avec sa double pair KJ.
Turn AS... Je touche une suite et me rapproche du tapis moyen.
A la suite de ce coup de chance, j'ai eu un gros rush de cartes qui a perduré tout au long de la journée et jusqu'à sa clôture.
En changeant de vitesse d'un niveau à un autre, je laissais constamment planer le doute dans la conscience de mes adversaires quant à mon réel style de jeu.
A l'approche de l'argent, j'ai ouvert plus de coups qu'auparavant profitant de la quasi absence de résistance des autres joueurs ...
Le peu de résistance ne se produisait que lorsque j'avais du gros jeu, le parfait timing. Un jour parfait où tout ce qu'on entreprend fonctionne et où les beaux jeux défilent à une vitesse "online" comparable à celle adoptée quand on joue sur 8 tables en même temps.
J'ai clôturé la journée 2 en position de chip leader avec 544 500 jetons et 36 joueurs restant.
Je ne pouvais pas rêver mieux comme journée...
J'avais conscience de l'importance de la journée qui allait suivre ... conscience que ma position de chip leader constituait un solide atout pour enfin atteindre cette table finale qui m'avait échappé d'un rien l'année passée ... et surtout conscience qu'au poker, la seule chose dont on est sûr, c'est qu'on est sûr de rien et qu'il me faudrait donc jouer de manière solide et espérer ne pas connaître de bad beat et/ou perdre trop de coin flip.
Je bois un verre au Casino avec Julien, notre team manager, qui m’a beaucoup aidé à me mettre mentalement au point tout au long du tournoi , avant de rentrer dormir.
JOUR 3 :
Je n'aime pas trop avoir la position de l'animateur à la table, mais avec mon tapis conséquent je me devais d'assumer cette responsabilité.
Il fallait donc que j'anime cette table constituée de plusieurs tapis moyens. Ces tapis présentent l'avantage d'être à la fois trop gros pour que mes adversaires risquent l'intégralité de leurs jetons et à la fois trop petits pour qu'ils s'impliquent réellement dans un coup contre moi.
Lors des 2 premiers niveaux, je relançais donc souvent en volant les blinds; le calcul était simple: je devais en voler 2/3 pour que ce soit rentable, je le faisais donc de manière régulière avec une large gamme de mains. Ma stratégie portait ses fruits et la table m'avouait un respect considérable qui m'a permis de monter à 700 000 jetons.
Tout était beau, très beau ... trop beau peut-être. J'ai commis ma première grosse erreur de la journée, j'ai A7 au BB, le small blind Martin Nielson relance à 20 000 sur ma blind, je regarde furtivement mais certainement son tapis et je l'estime à approximativement 100 000 jetons, je décide dès lors de le sur relancer à tapis 100 000, avant qu'il ne fasse apparaître (comme par enchantement) des jetons cachés dans sa main, il me sur relance de 85 000 jetons!!! Ces jetons dissimulés changent la donne, je n'aurais certainement pas adopté la même stratégie si j'avais eu connaissance de l'existence de ces jetons. Etant commit, je paie, et me retrouve finalement au même tapis qu'au début de la journée.
On apprend de ses erreurs paraît-il, mais il y a certaines erreurs comme celle-là qui vous donne un sacré coup au moral. Je reste malgré tout stoïque et décide de resserrer mon jeu pour éviter de steamer'
On me déplace vers la ‘feature’ table où je rejoins Jason Mercier et Martin Nielson, les premiers supporter font leur apparition, Michel Abecassis et Juliette, Julien et d’autres membres de la team, et Benjo et son invité en commentateurs pour EPTlive .
Je sais que je suis soutenu et je me sens en confiance, mais la table ne présente très peu d’opportunités.
Jason Mercier affiche une maîtrise de la table, en arrachant les coups sans jamais venir au showdown. J’ai tendance à éviter les joueurs dangereux comme lui. Mais, là non, j’ai fait une exception. Je l’ai 3-bet avec 4’c-5’c pour 60% de mon tapis avant qu’il me revienne à tapis. Malgré certes la côte intéressante qui se présentait, j’ai décidé de privilégier ma vie dans le tournoi.
Dans les compétitions internationales, on n’a pas droit à l’erreur. Cette deuxième ‘erreur’ aurait pu être fatale. Heureusement, j’avais pris beaucoup d’avance lors de la journée présente et je parviens à atteindre la table de 9 joueurs en mode survie avec le plus petit tapis.
Nous avons joué 4heures à 9joueurs, les petits tapis se refaisaient tout le temps, et tout les tapis s’étaient inversés. Je ne voulais prendre aucun risque. Je tenais énormément à atteindre la table. Faire le deuil de mon souvenir de l’année passée où j’ai terminé 11ième.
Je gagne 99 contre AQ de Jason Mercier, mais je reste néanmoins shortstack à cause de l’équilibre des tapis. Je trouve le courage de passer 88 et A’d10’d, je me serai retrouvé contre JJ et AJ respectivement.
L’autre petit tapis est au BB lorsque je suis au bouton, les blinds sont énormes, tout le monde passe jusqu’à moi, je sais que je dois pousser le reste de mes jetons avec any 2 cards, car laisser le blind à l’autre short stack présenterait une catastrophe pour moi. Et que mon tapis, certes petit, représente 95% du tapis de mon adversaire, ce qui constitue une décision vitale pour sa survie. Je trouve Q7, et mise mon tapis.
Néanmoins, le BB décide de me payer avec A4. La rencontre de la dame sur le flop tenant jusqu’à la rivière représente un moment émouvant pour moi. L’importance de ce coup à ce moment-là bien précis est énorme, et indépendant de tout contrôle de ma part. La chance à choisi mon camp, et je l’en suis reconnaissant.
LA FINALE
Le scenario de ce tournoi ressemble étrangement au tournoi WSOP où j'ai gagné mon bracelet. Je suis 6ième tapis sur 8 joueurs. Je décide donc de garder la même stratégie que lors des WSOP, je joue très peu de coups en attendant l'élimination de 2,3 joueurs.
Vu la structure des blinds, cette table finale ressemblait beaucoup à un Sit And Go, c'était très stratégique, et cela jouait beaucoup preflop.
Pour sortir indemne de ce genre d'exercice, impossible de s'en sortir sans showdown.
A 6 joueurs, je gagne un coin flip très important AK vs 77.
A 4 joueurs, je sors Daniele Mazzia 1010 vs 99.
Plus que 3 joueurs en course…
Sebastien Ruthenberg relance allin en première position, je découvre A'dQ'd au small blind..
Je sais que si je gagne le coup je me retrouverai dans une position confortable pour gagner le tournoi. En sachant qu'il puisse s'agir d'un coin flip, je décide de le prendre pour aller chercher le titre. Il a une paire de 4.
Et cette fois, rien ne vient m'aider sur le board…
Je ne pense vraiment pas que je doive me plaindre, une troisième place c'est très honorable.
J’ai fait un très bon tournoi malgré 2 grosses erreurs,
J’avais lu quelque part 1 adage sur le poker qui m’a inspiré dans mon travail de progression :
‘ La différence entre un Grand joueur et un Bon joueur, c’est que le Grand n’a pas peur de faire des erreurs’ et que le ‘Grand’ apprend de ses erreurs aussi.
Je suis conscient que le poker marche par phase. Je profite de mon run exceptionnel pour essayer de faire un maximum de résultat … Tant que le fer est chaud …
J'aimerai remercier pour leur soutien :
les membres présents de la team Winamax (Mik22, Mouth , Nico, Ludo, Arnaud, Anthony..) et tous les autres membres de la team. Un special thanks à Julien, Benjo et Regis qui m'ont envoyé des ondes positives.
Les membres de pokerclub.be, les wameurs, et de tous les autres forums…
Toute ma famille et amis
La Belgique
mardi 23 septembre 2008
mardi 2 septembre 2008
J-1 avant le PPT à Cannes : Optimisme au rdv!
J-1 avant le PPT à Cannes , il est temps de me remettre de mes émotions de Las Vegas et de se concentrer pour la poursuite de la saison, qui sera chargée en tournois sur le circuit EPT, en majorité.
Comme vous le savez, j’ai eu le grand bonheur de décrocher un bracelet aux World Series of Poker à Las Vegas.
Ce bracelet va certainement changer mon image à la table, avec, sans doute, plus de respect de la part de mes adversaires. Je ne sais pas si cela est positif car j’aurais préféré rester anonyme à la table et ne pas éclairer mes adversaires sur mes compétences. J’aurais aimé, tout comme dans le passé, donner l'impression d'être un joueur amateur pouvant passer en mode 'tilt" à tout moment. Néanmoins, ce respect à la table va me donner une certaine crédibilité profitable lors de coups cruciaux.
Ce bracelet va me donner la confiance nécessaire pour jouer de manière décontractée, sans crainte de faire des erreurs, et d’éviter de faire l'erreur de m’endormir sur mes lauriers. Le poker évolue constamment, il faut se remettre en question sans cesse, et continuer à apprendre et travailler.
Je dois certes profiter de cet état de grâce sans toutefois tomber dans un surcroît de confiance, qui est un des défauts de beaucoup de joueurs.
Ce bracelet me retire une certaine pression, celle de la recherche d'un premier titre dans un tournoi majeur du circuit international, la crainte de courir après un titre tout le long de sa carrière. Mes rêves se sont réalisés et mon ambition dorénavant sera de bâtir un beau palmarès!
L'aspect financier dû à ma victoire me permettra de m’offrir le luxe de pouvoir suivre une stratégie que j'adoptais 'online', inspirée par beaucoup de joueurs pros online, qui consiste à toujours jouer pour gagner, le 'play to win'! Cela permet de profiter du fait que les joueurs serrent leur jeu à l'approche de la bulle ou encore à différent paliers des prix, pour prendre plus de risques, et voler beaucoup plus de coups.
Le Partouche Poker Tour à Cannes m'attend dans quelques jours, tournoi à gros buy in avec un nombre de joueurs pas excessif.
Beaucoup de joueurs pro seront au rendez-vous, mais aussi d'autres amateurs qualifiés à travers les satellites dans les casinos Partouche.
Je vais vraiment essayer de bien démarrer le tournoi, car je sens qu'il risque d'y avoir un grand nombre de donations dans la deuxième partie du tournoi.
Second rendez-vous l'EPT Barcelone. Enterré mon souvenir de la 11ième place de l'année passée, aux confins de la table finale. Je me suis toujours senti en confiance dans cette ville où il y règne une atmosphère conviviale.
Optimisme au rendez-vous!
Kitbul
Comme vous le savez, j’ai eu le grand bonheur de décrocher un bracelet aux World Series of Poker à Las Vegas.
Ce bracelet va certainement changer mon image à la table, avec, sans doute, plus de respect de la part de mes adversaires. Je ne sais pas si cela est positif car j’aurais préféré rester anonyme à la table et ne pas éclairer mes adversaires sur mes compétences. J’aurais aimé, tout comme dans le passé, donner l'impression d'être un joueur amateur pouvant passer en mode 'tilt" à tout moment. Néanmoins, ce respect à la table va me donner une certaine crédibilité profitable lors de coups cruciaux.
Ce bracelet va me donner la confiance nécessaire pour jouer de manière décontractée, sans crainte de faire des erreurs, et d’éviter de faire l'erreur de m’endormir sur mes lauriers. Le poker évolue constamment, il faut se remettre en question sans cesse, et continuer à apprendre et travailler.
Je dois certes profiter de cet état de grâce sans toutefois tomber dans un surcroît de confiance, qui est un des défauts de beaucoup de joueurs.
Ce bracelet me retire une certaine pression, celle de la recherche d'un premier titre dans un tournoi majeur du circuit international, la crainte de courir après un titre tout le long de sa carrière. Mes rêves se sont réalisés et mon ambition dorénavant sera de bâtir un beau palmarès!
L'aspect financier dû à ma victoire me permettra de m’offrir le luxe de pouvoir suivre une stratégie que j'adoptais 'online', inspirée par beaucoup de joueurs pros online, qui consiste à toujours jouer pour gagner, le 'play to win'! Cela permet de profiter du fait que les joueurs serrent leur jeu à l'approche de la bulle ou encore à différent paliers des prix, pour prendre plus de risques, et voler beaucoup plus de coups.
Le Partouche Poker Tour à Cannes m'attend dans quelques jours, tournoi à gros buy in avec un nombre de joueurs pas excessif.
Beaucoup de joueurs pro seront au rendez-vous, mais aussi d'autres amateurs qualifiés à travers les satellites dans les casinos Partouche.
Je vais vraiment essayer de bien démarrer le tournoi, car je sens qu'il risque d'y avoir un grand nombre de donations dans la deuxième partie du tournoi.
Second rendez-vous l'EPT Barcelone. Enterré mon souvenir de la 11ième place de l'année passée, aux confins de la table finale. Je me suis toujours senti en confiance dans cette ville où il y règne une atmosphère conviviale.
Optimisme au rendez-vous!
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